Comment organiser ses vêtements ?


Pliage vertical vetements

On ne porterait qu’un tiers des vêtements que nous possédons. Et pour cause, on porte quasiment toujours les mêmes vêtements.

Alors comment y voir plus clair dans sa penderie, pour ne plus avoir l’impression de n’avoir rien à mettre ?

 

Première étape : faire le tri

 

Commencez par sortir tous les vêtements de vos placards. Regroupez tout, y compris les vestes dans l’entrée, le gilet resté au salon…

Vous pouvez ensuite les étaler sur un lit ou sur le sol (en posant un grand drap en dessous pour ne pas les salir). Comme on ne peut pas mélanger les vêtements sales avec les propres, mieux vaut essayer d’être à jour dans les machines pour avoir un maximum de vêtements propres au moment du tri. Repérez approximativement la quantité de vêtements sales pour chaque catégorie (pantalon, pull, tee-shirt, …)

 

Procédez ensuite au grand tri : commencez par tout séparer en catégories : pulls, vestes, pantalons, shorts, tee-shirts, gilets, robes, jupes, sous-vêtements, …

Le fait de faire ces catégories vous permettra de vous rendre compte immédiatement du volume de chacune : si vous avez 70 tee-shirts, le tri serra plus drastique que pour vos 8 pulls.

Commencez par les vêtements hors saison : comme vous ne les portez pas actuellement, vous aurez plus de recul pour décider de les garder ou non.

 

avant apres chambre

 

Pour chaque catégorie, séparez les vêtements un par un en fonction de sa destination :

  • A conserver : vous les portez souvent et aimez les porter
  • A donner ou à vendre : ils sont en bon état mais ne vous plaisent pas ou plus, ou ne sont pas à la bonne taille
  • A recycler : tout ce qui est abimé, usé, non réparable ou non réparé (à un moment on arrête de se dire qu’on va recoudre ce gilet un jour, si ça fait des mois qu’il n’a pas été réparé, il y a peu de chances que ce soit fait un jour)
  • A jeter : les vêtements souillés (peinture, graisse…) ou moisis ne sont pas recyclables.
  • A stocker : les vêtements que vous portez à des occasions particulières : vêtements de grossesse, déguisements, … En fonction de la place dont vous disposez, vous pourrez les ranger avec les autres vêtements ou dans un autre meuble, à vous de voir.

 

 

Quelques règles simples pour vous aider à faire le tri :

  • Pour chaque catégorie de vêtements, comptez combien il vous en faut en fonction de votre fréquence de changement (tous les jours, tous les deux jours…), de la fréquence des machines, du temps de séchage. Vous pouvez ajouter un peu de marge.
  • Attention à ne pas déclasser trop de vêtements en tenues d’intérieur ou pour le bricolage. Là aussi il faut évaluer ses besoins réels.
  • N’hésitez pas à vous débarrasser de vos « erreurs d’achat ». Ne vous forcez pas à mettre un vêtement que vous n’aimez pas pour vous donner bonne conscience, donnez-le (ou vendez-le) pour qu’il serve à quelqu’un d’autre ! Ne gardez que ce que vous aimez vraiment porter.
  • En cas de doute, mettez les vêtements de côté. Si vous ne les avez pas ressortis au bout de quelques mois c’est qu’ils ne vous ont pas manqué et peuvent donc être éliminés.

 

pliage vetement

 

Concernant la destination des vêtements à donner ou à vendre :

il s’agit là d’un choix à faire en fonction du temps que vous êtes prêts à passer.

Le plus rapide est de les donner dans un point de collecte : il y en a forcément un pas loin de chez vous et il suffit de « jeter » vos sacs dans le container.

Pour vendre vos vêtements, que ce soit sur internet ou à une bourse aux vêtements, cela peut vous prendre un certain temps pour un prix parfois dérisoire. Il peut être judicieux de ne vendre que les vêtements de marque en excellent état, qui eux se vendent plus cher. Tout dépend si vous préférez la rapidité ou le pécule que vos vêtements peuvent vous rapporter.

 

Les vêtements à recycler sont à déposer dans les points d’apport volontaire qui reprennent les vêtements usés. Ils seront recyclés.

 

 

Deuxième étape : ranger

 

Si vous aviez bien défini chaque catégorie, le rangement ira assez vite.

Les vêtements hors saison :

On conseille en général de mettre de côté les vêtements hors saison. Pourtant, si la place le permet (maintenant que vous avez bien trié), il peut être plus judicieux de les laisser au même endroit, ce qui évite de perdre du temps à tout échanger deux fois par an. De plus, la température extérieure est souvent changeante et il arrive de devoir ressortir les vêtements déjà mis de côté.

Vous pouvez tout au plus passer les vêtements hors saison sur les étagères les moins accessibles.

 

Quelques conseils de rangement :

  • Plier prend beaucoup moins de place qu’accrocher sur cintres.
     
  • Evitez de faire des grosses piles car elles s’écroulent facilement et prennent beaucoup de temps à replier. Vous pouvez tester le pliage vertical si vous avez des tiroirs :

 

Pliage_Marie_Kondo

Si vous n’avez pas de tiroirs, vous pouvez tout de même utiliser cette méthode en pliant les vêtements dans des boites.

  • Tout doit être visible et accessible. Evitez de placer une pile devant une autre (sauf éventuellement pour le hors saison)
     
  • Il existe des cintres spéciaux pour les ceintures, les cravates ou les foulards. A vous de voir ce que vous préférez (cintre ou boîte) en fonction de vos habitudes et de la place disponible.
     
  • Ne pas suspendre plus d’un vêtement par cintre, sauf s’ils sont coordonnés (costume par exemple).
     
  • La lingerie se range dans un tiroir compartimenté ou dans des boites ouvertes sur les étagères de l’armoire
     
  • Concernant les bijoux, plusieurs solutions s’offrent à vous : la traditionnelle boîte à bijoux ou encore le support ou le panneau à fixer au mur ou dans la porte de votre placard à vêtements.
     
  • Idem pour les chaussures : le plus fréquent est le meuble dédié (les magasins d’ameublement offrent souvent l’embarras du choix), mais vous pouvez aussi les ranger dans un support derrière une porte, ou dans des boîtes pour les chaussures peu souvent portées…
     
  • Vous pouvez utiliser l’espace sous le lit pour y glisser des bacs (avec roulettes si possible) ou des tiroirs. Cet espace peut contenir les couvertures, couettes ou linge de lit, les vêtements hors saison si vous manquez de place, ou encore des vêtements qui ne servent qu’à de rares occasions. Vous pouvez aussi les ranger dans des housses de rangement sous vide qui permettent de gagner jusqu’à 75% d’espace.

 

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Les points d’apport volontaire

 

Que peut-on y mettre ?

 

Vous pouvez déposer des vêtements, du linge de maison, des chaussures, de la petite maroquinerie (sacs à main, ceintures).

Les vêtements et le linge peuvent être déchirés, usés, troués : ils seront recyclés, à condition d'être propres et secs.

 

 

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Quelques consignes :

  • Utilisez des sacs de 50 Litres maximum (afin qu’ils puissent entrer dans les conteneurs).
  • Ne pas déposer les vêtements en vrac ou dans des cartons, mais dans des sacs bien fermés, pour qu’ils ne se salissent pas).
  • Donnez des vêtements propres et secs. Les vêtements souillés (peinture, graisse…), mouillés et moisis ne sont pas recyclables.
  • Attachez les chaussures par paires.
  • Séparez le textile des chaussures et de la maroquinerie.
  • Si le conteneur est plein, ne déposez pas les sacs par terre car ils risquent d’être volés ou abîmés. Appelez au numéro indiqué sur la borne.
  • Certaines enseignes reprennent les chaussures abîmées pour les recycler, d’autres non. Les consignes se trouvent sur la borne de dépôt.

 

Exemples de points d'apport volontaire :

  • Croix rouge
  • Le Relais (fait partie du réseau Emmaüs)
  • Association d'aide aux enfants atteints de leucémie
  • Colthab
  • L'habit box - KFB Solidaire

 

Attention, la présence d'un logo associatif ne signifie pas forcément que les vêtements leur sont donnés. Il s'agit souvent d'entreprises privées qui reversent une somme à l'association citée.

 

 

Pour trouver un point d'apport :

Il y a un point de collecte dans quasiment tous les supermarchés, mais aussi ailleurs.

Tous les points sont répertoriés sur http://www.lafibredutri.fr/carto

 

 

 

 

 

 

Astuces rangement et organisation

 

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03/06/2019

Comment désencombrer quand le reste de la famille ne se sent pas concerné ? (partie 2)

Comment faire pour que vos proches prennent conscience du bien-être qu’apporte une maison bien ordonnée ?

En gardant bien à l’esprit que chacun a sa propre vision des choses, il est déjà plus facile de comprendre les attentes des autres. Mais celles-ci ne correspondent bien souvent pas aux nôtres. Comment faire pour les concilier au mieux ?

 

On communique

La communication est bien souvent la clé pour résoudre des litiges de manière générale.

Il y a plusieurs raisons qui poussent à tout conserver :

  • les objets peuvent rassurer et constituent une stabilité : eux sont toujours là, ils ne bougent pas
  • les objets nous rappellent des souvenirs ou des personnes
  • la peur de manquer pousse à faire des stocks au cas où
  • la peur de gâcher : on peut encore s’en servir, on peut le réparer

Ces raisons peuvent se cumuler et créent un vrai blocage pour se débarrasser des objets devenus inutiles. En discutant et en se mettant à la place de l’autre, on comprend mieux pourquoi le minimalisme peut être angoissant...

 

Vous pouvez exposer votre point de vue et rassurer la personne concernée en lui expliquant que pour vous :

  • Le rangement permet de gagner de la place, du bien-être, libère l’esprit,…
  • Les souvenirs restent dans votre tête (ou grâce à une photo)
  • En faisant des achats plus réfléchis, vous ne manquez de rien car vous maitrisez mieux vos stocks
  • En donnant vos objets, vous leur donnez une seconde vie plus intéressante que la perspective de vieillir dans vos placards.

Ce ne sont que des exemples car l’approche aux objets est très personnelle. Vous devez bien entendu adapter votre discours à votre propre ressenti, expliquer pourquoi vous vous sentez mal lorsque vous voyez toutes ces choses qui trainent, ce que vous apporte le désencombrement et le rangement,…sans être donneur de leçon. Pas facile n’est-ce pas ?

 

Et ensuite ? On montre l’exemple

La communication est importante pour se comprendre, mais pour vraiment faire adhérer à vos idées, montrer l’exemple reste le meilleur moyen de convaincre.

Désencombrer et organiser ses propres affaires est un très bon moyen de donner envie aux autres membres de la famille de faire pareil : lorsqu’ils verront vos affaires bien organisée et constateront le temps que vous gagnez au quotidien, ils y prêteront sans doute plus d’intérêt.

Expliquez comment vous faites, demandez des avis, discutez de la nouvelle organisation que vous avez mise en place. Vous pouvez également encourager leurs initiatives, en restant toujours positif et patient.

En montrant que le désencombrement n’est pas contraignant et fait même gagner du temps par la suite, vous leur donnerez peut-être envie de s’y mettre. Cette stratégie peut prendre du temps, voire ne jamais marcher. Je vous l’ai dit, je ne prétends pas avoir la solution miracle mais ça vaut toujours le coup d’essayer.

 

Et avec les enfants ?

Avec un bébé, rien de plus facile : vous gérez ses affaires.

Attention, il se souviendra assez vite de ses affaires : dès 2 ans, voire avant (chaque enfant est différent), il peut réclamer un jouet ou une peluche alors qu’il ne l’a pas regardé depuis des semaines.

Pourtant, faire du tri avec un très jeune enfant n’a pas forcément de sens car il vous répondra oui ou non sans vraiment comprendre ce que cela implique. Un bon test : si votre enfant vous affirme que oui vous pouvez vous débarrasser de son doudou, il n’en a pas compris le caractère définitif !

Si l’enfant est encore jeune et que vous ne le sentez pas prêt à décider lui-même, vous pouvez donc tenter un tri sans lui mais attention : si vous n’êtes pas sûr, mieux vaut mettre de côté ce dont vous ne voulez plus durant quelques semaines avant de vous en débarrasser.

Si vous donnez un objet à une personne en particulier, vous pouvez impliquer votre enfant en lui expliquant qu’il est grand et que l’objet en question servira à un plus petit que lui (transat, vêtements,…)

Pour les plus grands, si vous placez les jouets dans des contenants, vous pouvez instaurer une limite : si un jouet ne rentre plus, il faut faire du tri.

Vous pouvez également utiliser l’appât du gain : les jouets dont il ne veut plus lui rapporteront de l’argent pour en acheter d’autres (sans en acheter autant bien entendu). Cette méthode marche parfois tellement bien qu’il risque de vouloir revendre votre dernier cadeau tout neuf donc attention à y mettre vos propres limites.

 

 

 

 

 

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Tout en ordre

21/01/2020

Comment faire un maximum de choses même quand on n’est pas motivé ?

Comment se motiver

Vous aussi vous êtes parfois super motivés et d’autres fois pas du tout ? Un psychologue américain, BJ Fogg, propose une méthode pour avancer malgré le manque de motivation.

C’est très simple : lorsqu’on a la flemme (pour dire clairement les choses), au lieu de culpabiliser ou de chercher à se forcer, mieux vaut en tenir compte et se simplifier la tâche au maximum.

 

On ne peut pas se forcer en permanence à changer son comportement

Réaliser une tâche, aussi diverse soit-elle, nécessite un minimum de motivation, sans quoi on risque tout simplement de ne pas la faire et donc de procrastiner.

Pour rappel, la procrastination est le fait de toujours remettre à plus tard les choses à faire. Rassurez-vous, cette tendance est naturelle et donc très répandue.

 

Nous avons donc deux choix pour changer :

  • soit on arrive à augmenter sa propre motivation, on se force même quand on n’a pas envie
  • soit on fait en sorte que la tâche à faire soit la plus facile possible, comme ça, plus d’excuse pour ne pas la faire

Lorsque j’interviens chez les particuliers, nous cherchons justement à rendre le rangement le plus facile possible car on sait bien qu’être motivé à ranger en permanence relève de l’utopie. Si l’on a trop de gestes à faire pour ranger un objet, il y a de grandes chances qu’on le pose au premier endroit accessible au lieu d’aller le ranger à sa place.

D’après BJ Fogg, on commet souvent l’erreur de vouloir changer son comportement. En se disant qu’il suffit de se motiver, cela peut fonctionner à court terme mais pas dans la durée.

Pour créer de bonnes habitudes sur le long terme, tout miser sur la motivation est très souvent voué à l’échec. Il faut donc intervenir à la source et trouver pourquoi on n’a naturellement pas envie de faire la tâche en question.

Dans le cas du rangement, il y a deux causes majeures :             
- il y a trop de gestes à effectuer pour ranger   
- l’objet n’a pas de place attitrée et on ne sait pas où le mettre.             

 

desordre placard

 

Les vagues de motivation

Il nous arrive à tous d’avoir des élans de motivation. Dans ces moments, on arrive à faire plein de choses, on est hyper motivé. Mais cet état ne dure pas longtemps.  C’est ce que BJ Fogg appelle la vague de motivation (motivation wave).

Lorsque cette vague est haute, on peut faire un maximum de choses. Mais quand cette vague diminue, toutes les tâches compliquées nous rebutent et on ne fait que ce qui est le plus facile.

Il faut donc bien garder à l’esprit que la motivation fluctue et c’est tout à fait normal. On ne peut pas être au top en permanence. Alors, au lieu de lutter contre cette tendance naturelle, mieux vaut faire avec et s’y adapter.

 

 vague de motivation

 

Anticiper au mieux les choses à faire

Comment faire ? Tout d’abord, il faut profiter de sa « vague » de motivation pour faire un maximum de choses, notamment celles qui vous rebutent. Ainsi, lorsque votre motivation diminue il vous sera plus facile de continuer car le gros du travail est déjà lancé.

De plus, lorsque vous n’êtes pas motivé, si vous parvenez à faire au moins de toutes petites actions, c’est toujours ça de pris. Cela marche pour des choses à faire de manière ponctuelle mais aussi pour des habitudes que vous voulez mettre en place sans y parvenir.

Un exemple : vous aimeriez vous mettre au sport et en faire de manière régulière.    
Parfois vous ferez une séance de sport sans aucun souci, et parfois vous n’en aurez pas du tout envie. Dans ce cas, au lieu de faire une séance complète, fixez-vous un temps très court, par exemple 5 minutes.

 Au bout de ces 5 minutes, peut-être que vous n’avez vraiment plus envie de continuer.

Mais comme le plus difficile est de commencer, une fois lancé, vous vous sentirez sans doute plus motivé et il se peut que vous arriverez à faire bien plus que les 5 minutes initiales.

Quoi qu’il en soit vous serez toujours gagnant ! Si vous vous êtes arrêté au bout de 5 minutes, vous aurez au moins fait quelques minutes de sport au lieu d’aucune.

 

On simplifie les tâches au lieu de changer son comportement

Pour faciliter ces quelques minutes à faire, il faut profiter des moments de motivation pour mettre en place tout le nécessaire.  Cela permet de n’avoir aucune excuse au moment de commencer.

En reprenant l’exemple du sport, si on le fait chez soi on peut préparer le matériel nécessaire, faire de la place, choisir une tenue appropriée,… bref tout ce qui pourrait éviter de reculer lorsqu’on aura une baisse de motivation.

Le but est vraiment de pouvoir avancer par très petits pas, ce qui est mieux que de ne pas avancer du tout.

Si une tâche est trop compliquée et donc que vous la repoussez sans cesse, il faut la simplifier, la décortiquer au maximum pour avancer progressivement.

Nous sommes paresseux par nature et l’effort du moindre geste aide vraiment.

 

Se motiver, étapes par étapes

 

Je trouve cette approche très intéressante car elle déculpabilise. Quand on remet les choses à plus tard, on se sent coupable et on peut s’en vouloir de ne pas avoir réussi à se motiver.

Avec ces conseils, on s’organise pour réussir à tout moment à faire des petites tâches, et peut-être même à mieux tenir ses bonnes résolutions ? Qu’en pensez-vous ?

 

 

 

 

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Tout en ordre

22/10/2019

L’histoire du rangement

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Nos intérieurs sont plus ou moins encombrés selon les personnes. En réponse à cet encombrement, le minimalisme devient tendance bien qu’il soit parfois perçu comme un retour en arrière, comme une privation du confort moderne.

Mais au fait, comment c’était avant ? Comment est-on passé de l’époque où le peu d’objets possédés étaient indispensable, à notre époque de consommation de masse ?

 

Quand a-t-on commencé à avoir besoin de ranger ?

 

A première vue, j’aurais été tentée de répondre les années 50, avec les trente glorieuses qui se sont d’abord traduites par le développement des achats de biens matériels.

C’est en effet à cette époque que de nombreux objets du quotidien ont été créés : le réfrigérateur, la télévision (en noir et blanc), le lave-linge, etc. En quelques années, le nombre de personnes possédant ces nouveaux objets avait alors grimpé en flèche.

 

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On pourrait alors penser que ce n’est qu’à partir de cette période que l’on a commencé à posséder plus que le strict nécessaire. Pourtant, Henry Ford (le fondateur de l’usine automobile Ford) écrivait déjà en 1922 :

« Nos ustensiles de cuisine, notre vaisselle, notre mobilier forment une liste qui aurait stupéfié le plus luxueux potentat d’il y a cinq cent ans. […] Nous ne faisons que nous embarrasser d’objets inutiles. On ne rend pas un compte exact de la quantité de travail et de matière qui ne servent qu’à fournir le public d’une foule d’articles uniquement faits pour être vendus, et qu’on achète que pour les garder chez soi, qui ne sont propres à aucun usage et finissent par être jetés au rebut sans avoir jamais rendu aucun service. » (Henry Ford, Ma vie et mon œuvre, 1922)

Incroyable non ? Mais il faut tout de même noter qu’Henry Ford vivait aux Etats-Unis, pays où le développement de l’industrie et des objets de consommation s’est développé bien plus tôt qu’en France.

 

La consommation par foyer n’a cessé d’augmenter depuis plus de 50 ans

 

La consommation, toutes catégories confondues n’a cessé d’augmenter depuis le début des années 60, date des premières statistiques. D’après une étude de l’Insee réalisée en 2009, en 50 ans le volume annuel de consommation a triplé. Autrement dit, nous consommons aujourd’hui 3 fois plus qu’en 1960 (car la consommation n’a pas diminué entre 2009 et 2019).

Il faut dire que les 30 glorieuses sont passées par là, marquant  le développement de la consommation de masse.

 

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Cette augmentation inclut tous les types de services et de marchandises que nous utilisons. Le paiement du loyer (ou remboursement de crédit) y est donc inclus. Sans grande surprise, sa part a d’ailleurs augmenté alors que les dépenses en alimentation ont diminué. Bien entendu, il s’agit de moyennes, à très grande échelle.

Pourquoi la consommation est-elle trois fois plus importante ? Cela ne s’explique pas par l’augmentation des prix car les chiffres sont bien calculés en volume.

En réalité, de très nombreux produits et services se sont démocratisés en 50-60 ans et sont aujourd’hui tellement courants qu’on pourrait se demander comment on s’en passait avant : la voiture, le téléphone, internet, l’électroménager,… pour ne citer que les plus courants. A cela s’ajoute une augmentation des dépenses de santé et une baisse de l’autoconsommation alimentaire.

 

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Cette augmentation de consommation s’est corrélée avec le développement de la publicité, dont le but est bien de faire consommer au-delà de ses besoins.

Le concept de publicité est très ancien mais à l’époque il ne concernait pas des objets. La première publicité commerciale dans la presse française a vu le jour en 1836. Le but était de faire baisser le prix du journal. Les catalogues d’offres et produits sont apparus quelques années plus tard. La radio apparait en 1922 mais les spots publicitaires n’ont commencé qu’en 1928.

 

Même les conseils de rangement et d’organisation ne sont pas nouveaux

 

Les publicitaires ont compris dès le milieu du 20e siècle que les femmes contrôlaient une énorme partie des décisions d’achats. Les publicités ciblaient donc majoritairement les femmes qui se devaient de tenir leur foyer convenablement. En témoigne le nombre de guides et d’encyclopédies dédiés à l’aménagement et l’entretien intérieur édités après les années 50.

On trouve dans ces livres des conseils et astuces de rangement toujours d’actualité. 

Un exemple concret ? Dans l’encyclopédie de la femme et de la famille publiée en 1971 par Hachette, on évoque déjà la division des rangements grâce à des boites par exemple. Est également mentionnée la nécessité d’organiser ses placards en fonction de l’endroit où on les utilise et de la fréquence à laquelle on en a besoin. Même le désencombrement n’est pas en reste car une bonne ménagère se doit d’ « éliminer ce qui ne sert plus », en se laissant six mois pour se décider en cas de doute.

Dans un autre ouvrage paru en 1990, « Le grand guide de la maison par Hachette », on parle d’étiquetages, de faire du tri en jetant un objet lorsqu’on en achète un nouveau, de privilégier le don ou la vente plutôt que de jeter à la poubelle,…

Parmis les auteurs connus dans le domaine du rangement, Dominique Loreau a beau avoir publié son premier livre bien avant Marie Kondo (en 2009 vs 2016 pour Marie Kondo), on voit bien que le rangement est une affaire de bon sens, et ce depuis des dizaines d’années.

 

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Photo d’une commode au début des années 70
©Scoop Bouillaud

 

On peut tout de même observer qu’auparavant l’enjeu du rangement était de bien organiser sa maison : chaque meuble avait une fonction précise et une maison bien tenue devait contenir un ensemble d’objets indispensables.

Cet enjeu s’est modifié et consiste désormais plus à nous faciliter le quotidien et à nous faire gagner du temps. Le désencombrement prime d’ailleurs souvent sur le rangement en lui-même.

 

L’essor de la seconde vie et du partage

 

Si certaines astuces de rangement ne datent pas d’hier, on observe une évolution importante ces dernières années, notamment dans le désencombrement et le recyclage des objets.

La seconde vie existait déjà avant internet : les vide-greniers se sont multipliés depuis le début des années 1980, le premier relai d’Emmaüs a été créé en 1984,…

Il a été prouvé que le développement de la seconde main n’est pas lié à un manque d’espace (d’après une étude de Gabel et Debary 2011). De plus, une autre étude (Crédoc 2012) montre qu’en fonction des objets, la seconde main est plus ou moins pratiquée, et ceci sans y trouver de corrélation avec le manque d’espace ni avec l’usage d’internet.

Certains objets sont plus facilement revendus d’occasion que d’autres et facilitent donc la dépossession. Le marché de l’automobile d’occasion par exemple n’est pas nouveau et n’a pas eu besoin d’internet pour se développer. Les livres et les vêtements sont très fréquemment donnés. A l’inverse, le matériel électronique est plus souvent stocké ou jeté lorsqu’il est devenu inutile que revendu ou donné.

 

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Ces dernières années, le partage de biens a nettement augmenté. On passe progressivement de la propriété privée vers le partage et la mutualisation des usages. Deux personnes sur trois sont prêtes à partager leurs objets plutôt que de les posséder, un chiffre en constante augmentation car en 2014, ils n’étaient encore qu’un sur deux (source : enquête du Credoc 2018).

Mais ce nouveau mode de consommation n’est pas forcément lié à une idéologie écologique et collaborative. Le gain espéré est sans doute un moteur plus important. Par exemple Air b&b permet aujourd’hui de louer un logement qui aurait servi auparavant à loger des amis ou de la famille.  Le fait de partager permet de gagner de l’argent ou de réduire ses dépenses (comme le covoiturage par exemple).

 

 

En conclusion

 

Bien aménager son intérieur relève à mon sens plus de la logique que de méthodes miracles. Cela explique que rien ne soit vraiment nouveau dans ce domaine, du moins dans les livres, qui restent relativement généraux.

Le rangement se personnalise indéniablement car il n’y a plus une manière unique d’équiper et de ranger son intérieur. Le métier de coach en rangement, encore émergeant en France, se fait donc sur mesure en fonction des besoins de chacun.

De plus, le rangement tend à passer au second plan face au désencombrement, à la dépossession personnelle. Le partage et la seconde vie vont sans aucun doute encore se développer dans les années à venir.

On voit également une augmentation des données informatiques : échanges de mails au lieu de courriers, de photos numériques et divers documents. Il est indéniable que dans l’espace privé et surtout professionnel, la gestion de toutes ces données numériques sera à développer et à optimiser.

Si la possession physique et personnelle tendra à se réduire, l’organisation se déplacera dans les commerces de location et dans les données numériques.

 

 

 

 

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